En substances e-bog
54,41 DKK
(inkl. moms 68,01 DKK)
Comment devient-on dépendant ?Finalement, peu de gens se posent réellement la question tant la réponse leur semble évidente : par manque de courage, puisqu’il est manifestement simple de ne pas tomber si bas. « Personnellement, je gère très bien », entend-on souvent de la bouche de personnes dont on ne sait pas trop s’ils sont réellement convaincus ou s’ils ne pratiqueraient pas plutôt une form...
E-bog
54,41 DKK
Forlag
Le Lys Bleu Editions
Udgivet
4 september 2019
Genrer
BGA
Sprog
French
Format
epub
Beskyttelse
LCP
ISBN
9782851137517
Comment devient-on dépendant ?
Finalement, peu de gens se posent réellement la question tant la réponse leur semble évidente : par manque de courage, puisqu’il est manifestement simple de ne pas tomber si bas. « Personnellement, je gère très bien », entend-on souvent de la bouche de personnes dont on ne sait pas trop s’ils sont réellement convaincus ou s’ils ne pratiqueraient pas plutôt une forme de méthode Coué de l’addict à tendance sociale sociable. Moi-même, après vingt ans d’introspection, je ne sais pas encore précisément pourquoi ni comment ça m’est tombé dessus. Quoi qu’il en soit, un autre questionnement a suivi de près la prise de conscience de cet état de fait : Comment devient-on sobre ?
Ce livre ne prétend pas répondre à une question à la fois si capitale et si personnelle. Il raconte néanmoins comment on essaie. Comment j’ai essayé, comment j’ai vu d’autres – beaucoup d’autres – essayer, remonter, rechuter, s’envoler, se détruire, renaître.
Et puis surtout, ce n’est pas la photo de vacances idéale d’une destination de rêve ; c’est l’histoire du trajet.
Parcourez, avec ce témoignage, les questionnements et les réflexions d'un ancien toxicomane lors de son cheminement pour remonter la pente.
EXTRAIT
Alors, comment s’est passé ce premier « vrai » jour sans alcool, vous demandez-vous sans doute, attendant une conclusion à cette première partie que je donne l’impression de repousser sans cesse ? Pour vous répondre simplement : fort bien. Je n’ai pas eu peur d’aller prendre quelques cafés en terrasse ni d’affronter les regards inquisiteurs, pour commencer. Ensuite, femme et mari avons dévalisé les magasins. Affaires de sport, accessoires pour la maison, choses pour prendre soin de nous et de quoi préparer plusieurs fabuleuses soirées à la fois gastronomiques et sobres en amoureux.
Ce que je sais, c’est que j’ai une chance infinie. De multiples amis réels m’ont témoigné leur soutien et/ou leur admiration, que ce soit de vive voix ou par des moyens plus modernes, la fibre optique ayant tendance à remplacer la corde vocale. Maintenant, je peux le dire. Si j’ai vécu en brûlant la chandelle par les deux bouts, comme un privilégié, aujourd’hui j’en suis vraiment un alors même que presque aucun bien matériel ne pourrait me manquer. Si un jour je venais à rechuter ou à seulement sentir l’irrépressible envie de partir en cacahuètes, je ne manquerais pas d’appeler Bletterans. Je n’aurai aucune hésitation à pousser la porte de ce centre pour y découvrir de nouveaux visages et écouter de nouvelles histoires, frissonnant dans le vent à fumer des clopes sous le kiosque ou cramant au soleil en promenade, selon qu’on pourrait être en hiver ou en été. Je retournerai y chercher du soutien et y aider les autres dans la mesure de mes moyens.
Évidemment, j’espère que ça n’arrivera pas. Mais quoi qu’il arrive, j’y retournerai pour organiser des événements, donner un peu de temps... bref, leur rendre un millième de ce qu’ils m’ont donné. Et si d’aventure quelqu’un venait à me parler d’un souci avec la bouteille, le pétard ou la seringue, je saurais où lui conseiller de se rendre. En espérant qu’il pourra y aller plus simplement et plus vite qu’en se fadant Tournus–Mâcon–Bourg-en-Bresse–Lons-le-Saunier–Bletterans avec départ à 6 h 58.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Né en 1978 et vivant à Dijon, Julien Roturier se décrit comme « amateur professionnel pluridisciplinaire à mi-temps ». Après avoir vainement tenté un temps de subsister dans la société de consommation en tant que négociateur en produits, services, concepts et autres fumisteries, il a préféré tâcher de vivre – entre autres – de rock’n’roll, d’écriture et de Photoshop.
Sténopé est son premier recueil de nouvelles fantastiques paru en 2014. En 2017 sort Vigor Mortis, second recueil riche de quinze contes philosophiques et horrifiques.
Finalement, peu de gens se posent réellement la question tant la réponse leur semble évidente : par manque de courage, puisqu’il est manifestement simple de ne pas tomber si bas. « Personnellement, je gère très bien », entend-on souvent de la bouche de personnes dont on ne sait pas trop s’ils sont réellement convaincus ou s’ils ne pratiqueraient pas plutôt une forme de méthode Coué de l’addict à tendance sociale sociable. Moi-même, après vingt ans d’introspection, je ne sais pas encore précisément pourquoi ni comment ça m’est tombé dessus. Quoi qu’il en soit, un autre questionnement a suivi de près la prise de conscience de cet état de fait : Comment devient-on sobre ?
Ce livre ne prétend pas répondre à une question à la fois si capitale et si personnelle. Il raconte néanmoins comment on essaie. Comment j’ai essayé, comment j’ai vu d’autres – beaucoup d’autres – essayer, remonter, rechuter, s’envoler, se détruire, renaître.
Et puis surtout, ce n’est pas la photo de vacances idéale d’une destination de rêve ; c’est l’histoire du trajet.
Parcourez, avec ce témoignage, les questionnements et les réflexions d'un ancien toxicomane lors de son cheminement pour remonter la pente.
EXTRAIT
Alors, comment s’est passé ce premier « vrai » jour sans alcool, vous demandez-vous sans doute, attendant une conclusion à cette première partie que je donne l’impression de repousser sans cesse ? Pour vous répondre simplement : fort bien. Je n’ai pas eu peur d’aller prendre quelques cafés en terrasse ni d’affronter les regards inquisiteurs, pour commencer. Ensuite, femme et mari avons dévalisé les magasins. Affaires de sport, accessoires pour la maison, choses pour prendre soin de nous et de quoi préparer plusieurs fabuleuses soirées à la fois gastronomiques et sobres en amoureux.
Ce que je sais, c’est que j’ai une chance infinie. De multiples amis réels m’ont témoigné leur soutien et/ou leur admiration, que ce soit de vive voix ou par des moyens plus modernes, la fibre optique ayant tendance à remplacer la corde vocale. Maintenant, je peux le dire. Si j’ai vécu en brûlant la chandelle par les deux bouts, comme un privilégié, aujourd’hui j’en suis vraiment un alors même que presque aucun bien matériel ne pourrait me manquer. Si un jour je venais à rechuter ou à seulement sentir l’irrépressible envie de partir en cacahuètes, je ne manquerais pas d’appeler Bletterans. Je n’aurai aucune hésitation à pousser la porte de ce centre pour y découvrir de nouveaux visages et écouter de nouvelles histoires, frissonnant dans le vent à fumer des clopes sous le kiosque ou cramant au soleil en promenade, selon qu’on pourrait être en hiver ou en été. Je retournerai y chercher du soutien et y aider les autres dans la mesure de mes moyens.
Évidemment, j’espère que ça n’arrivera pas. Mais quoi qu’il arrive, j’y retournerai pour organiser des événements, donner un peu de temps... bref, leur rendre un millième de ce qu’ils m’ont donné. Et si d’aventure quelqu’un venait à me parler d’un souci avec la bouteille, le pétard ou la seringue, je saurais où lui conseiller de se rendre. En espérant qu’il pourra y aller plus simplement et plus vite qu’en se fadant Tournus–Mâcon–Bourg-en-Bresse–Lons-le-Saunier–Bletterans avec départ à 6 h 58.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Né en 1978 et vivant à Dijon, Julien Roturier se décrit comme « amateur professionnel pluridisciplinaire à mi-temps ». Après avoir vainement tenté un temps de subsister dans la société de consommation en tant que négociateur en produits, services, concepts et autres fumisteries, il a préféré tâcher de vivre – entre autres – de rock’n’roll, d’écriture et de Photoshop.
Sténopé est son premier recueil de nouvelles fantastiques paru en 2014. En 2017 sort Vigor Mortis, second recueil riche de quinze contes philosophiques et horrifiques.