Je suis un "allergène" e-bog

Le récit d'un homme qui provoque des réactions allergiques autour de lui.

De notre petite enfance au Cameroun jusqu'à notre arrivée à Paris, nous avons connu, Martin et moi, de multiples existences. Si nos jeunes années ont été marquées par l'indigence matérielle, nous avons aussi reçu beaucoup d'amour, beaucoup d'affection et de belles amitiés généreuses qui nous ont aidés à construire les bases d'une vie solide.
Malheureusement pour moi, au moment où je commençais enfin à voir l'horizon s'éclairer, j'ai été atteint d'une maladie surréaliste appelée PATM acronyme de People Allergic to Me. Je suis un "allergène" pour les personnes autour de moi, les faisant tousser et éternuer constamment en ma présence.
Cette situation, difficile à vivre socialement s'accompagne également d'une dégradation de mon état général.
L'attitude des médecins renvoyant systématiquement vers des problèmes psychologiques m'a conduit à effectuer des recherches en autodidacte...

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EXTRAIT

À huit ans, je réussis à passer en cours élémentaire deuxième année.
Nous sommes allés à l’enterrement du beau-père de mon oncle (le petit frère de ma mère), à vingtaine de kilomètres de Fokoué, avec des bouteilles de bière sur la tête. À notre retour, une voisine vint demander du pétrole. Il fallait donc quelqu’un pour aller la servir dans notre boutique au marché. Ce jour-là, j’ai refusé d’y aller : j’étais couché dans la chambre car je ne me sentais pas bien. Ma grand-mère ne l’accepta pas et je fus obligé de me rendre au marché qui se trouvait à un kilomètre afin de servir le pétrole. De retour à la maison, j’ai commencé à développer une maladie très grave : je n’arrivais plus à uriner. Au bout d’un mois, j’avais accumulé dans le corps toute l’eau que j’avais bue.
Ma grand-mère s’inquiétait de plus en plus. Ma grande sœur qui vivait avec maman me rendait souvent visite et elle pleurait. Je n’y comprenais rien. Ma grand-mère fit alors venir « Mh’oEvet », un grand marabout qui habitait dans un petit village des montagnes, à trente kilomètres de chez nous. Il m’examina, utilisa une lame de rasoir pour me percer la peau sept fois sur chaque pied, et y déposa un mélange d’herbes et d’écorces préalablement écrasées. Puis il me demanda de sortir et resta avec ma grand-mère. Curieux, je suis allé écouter à la fenêtre : il confia à ma grand-mère que les ancêtres lui avaient fait comprendre que je ne survivrais pas… J’ai réalisé ce qui m’arrivait et je suis allé pleurer dans un petit champ qui entourait notre maison. Là, je me suis dit : « Je ne mourrai pas ! » Quand je revins à la maison, le marabout était parti.
Grand-mère me montrait de plus en plus son affection. Elle ne se doutait pas que j’avais tout entendu.
Les jours passaient et je continuais à enfler. Comme je n’arrivais plus à rentrer dans mes vêtements, ma grand-mère me passa ses culottes.