L'espoir a un goût de métal suave e-bog
33,23 DKK
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Artiste esseulé et endeuillé, Arthur quitte l'univers qui l'a vu grandir et part en quête de lui-même.Faire son deuil, fuir le long d’une route indienne, l’angoisse et son goût de fonte froissée, la jungle du chaos. Pour Arthur, 26 ans, artiste en rupture avec les siens, penser, sentir et peindre ne font qu’un.Le décès de sa mère et un secret de famille bouleversent ses certitudes et son rappor...
E-bog
33,23 DKK
Forlag
Publishroom
Udgivet
28 februar 2019
Genrer
FA
Sprog
French
Format
epub
Beskyttelse
LCP
ISBN
9791023610512
Artiste esseulé et endeuillé, Arthur quitte l'univers qui l'a vu grandir et part en quête de lui-même.
Faire son deuil, fuir le long d’une route indienne, l’angoisse et son goût de fonte froissée, la jungle du chaos. Pour Arthur, 26 ans, artiste en rupture avec les siens, penser, sentir et peindre ne font qu’un.
Le décès de sa mère et un secret de famille bouleversent ses certitudes et son rapport au monde : jusqu’où vacillera son identité ?
Un roman qui prend la forme d'un récit initatique et qui emmène le lecteur à la découverte de l'intimité de personnages en quête de sens.
EXTRAIT
Arthur avait destabilisé ses professeurs par son intelligence, ses bizarreries, sa violence. Souvenirs des bagarres avec ses camarades à la mode, footeux ou mordus de jeux vidéos, de lectures de Chateaubriand dissimulées dans les manuels de classe. Il peignait le soir à la lampe de poche, ou directement à la lumière de la lune, en recomposant mentalement les couleurs. La pension avait incarné cette faille perpétuelle entre lui et les autres, aussi tangible que les plaines sans fin et la végétation desséchée de l’Uttar Pradesh derrière la vitre. Arthur pouvait imaginer sans peine les réactions de ses proches : M. Sernin se serait interrogé sur l’économie et l’agriculture de la région, Cyprien se serait concentré sur les longueurs du trajet, Sybille y aurait trouvé une certaine poésie et Mme Sernin aurait haussé les épaules.
Pour Arthur, tout lieu s’agence en perspectives, en nuances reproductibles : chaque instant vécu ajoute un territoire dans son monde intérieur. Et au-delà du visible, il y a la constellation de teintes, de formes abstraites, de goûts nés à chaque émotion, chaque pensée. Depuis son départ de Vârânasî, il avance aussi dans sa propre forêt intime, pressée de bandes métalliques sombres, dans un brouillard insupportable.
Il a découvert à quoi s’en tenir sur Internet, à travers une froide définition qu’il n’avait pas écrite : « synesthésie, phénomène neurologique par lequel deux ou plusieurs sens sont automatiquement liés ». L’association — involontaire — pouvait également concerner les émotions, les pensées. Son cerveau projetait en continu un film né de sa météo intérieure et du monde autour. La première fois qu’il avait tenté d’évoquer cette perception particulière, il avait essayé d’expliquer l’espoir. Il avait brossé la teinte sans difficulté, violet doré à parme scintillant, mais la saveur… les mots lui manquaient, sa mère l’avait coupé : « Un sentiment n’a pas de couleur et pas de goût, arrête tes idioties. » Pris pour un fou : il étudia la sensation, brutale, entre fiel et coup de couteau… Autant mentir, prétendre avoir tout inventé.
Des années à se nier, à se taire. Étrange de se dire qu’il devait cette extension de la réalité à des connexions neuronales qui n’auraient jamais dû exister. Quel gâchis.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Orianne Duprat travaille dans le secteur financier. Passionnée par l’art et les nouvelles technologies, elle aime analyser une même situation à travers différentes expertises ou approches artistiques. L’espoir a un goût de métal suave est son premier roman : les peintures – réalisées par l’auteur – donnent à voir l’histoire à travers la synesthésie du personnage.
Faire son deuil, fuir le long d’une route indienne, l’angoisse et son goût de fonte froissée, la jungle du chaos. Pour Arthur, 26 ans, artiste en rupture avec les siens, penser, sentir et peindre ne font qu’un.
Le décès de sa mère et un secret de famille bouleversent ses certitudes et son rapport au monde : jusqu’où vacillera son identité ?
Un roman qui prend la forme d'un récit initatique et qui emmène le lecteur à la découverte de l'intimité de personnages en quête de sens.
EXTRAIT
Arthur avait destabilisé ses professeurs par son intelligence, ses bizarreries, sa violence. Souvenirs des bagarres avec ses camarades à la mode, footeux ou mordus de jeux vidéos, de lectures de Chateaubriand dissimulées dans les manuels de classe. Il peignait le soir à la lampe de poche, ou directement à la lumière de la lune, en recomposant mentalement les couleurs. La pension avait incarné cette faille perpétuelle entre lui et les autres, aussi tangible que les plaines sans fin et la végétation desséchée de l’Uttar Pradesh derrière la vitre. Arthur pouvait imaginer sans peine les réactions de ses proches : M. Sernin se serait interrogé sur l’économie et l’agriculture de la région, Cyprien se serait concentré sur les longueurs du trajet, Sybille y aurait trouvé une certaine poésie et Mme Sernin aurait haussé les épaules.
Pour Arthur, tout lieu s’agence en perspectives, en nuances reproductibles : chaque instant vécu ajoute un territoire dans son monde intérieur. Et au-delà du visible, il y a la constellation de teintes, de formes abstraites, de goûts nés à chaque émotion, chaque pensée. Depuis son départ de Vârânasî, il avance aussi dans sa propre forêt intime, pressée de bandes métalliques sombres, dans un brouillard insupportable.
Il a découvert à quoi s’en tenir sur Internet, à travers une froide définition qu’il n’avait pas écrite : « synesthésie, phénomène neurologique par lequel deux ou plusieurs sens sont automatiquement liés ». L’association — involontaire — pouvait également concerner les émotions, les pensées. Son cerveau projetait en continu un film né de sa météo intérieure et du monde autour. La première fois qu’il avait tenté d’évoquer cette perception particulière, il avait essayé d’expliquer l’espoir. Il avait brossé la teinte sans difficulté, violet doré à parme scintillant, mais la saveur… les mots lui manquaient, sa mère l’avait coupé : « Un sentiment n’a pas de couleur et pas de goût, arrête tes idioties. » Pris pour un fou : il étudia la sensation, brutale, entre fiel et coup de couteau… Autant mentir, prétendre avoir tout inventé.
Des années à se nier, à se taire. Étrange de se dire qu’il devait cette extension de la réalité à des connexions neuronales qui n’auraient jamais dû exister. Quel gâchis.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Orianne Duprat travaille dans le secteur financier. Passionnée par l’art et les nouvelles technologies, elle aime analyser une même situation à travers différentes expertises ou approches artistiques. L’espoir a un goût de métal suave est son premier roman : les peintures – réalisées par l’auteur – donnent à voir l’histoire à travers la synesthésie du personnage.