Les Terres du Ciel (e-bog) af Flammarion, Camille
Flammarion, Camille (forfatter)

Les Terres du Ciel e-bog

123,90 DKK (inkl. moms 154,88 DKK)
Whilst the greatest effort has been made to ensure the quality of this text, due to the historical nature of this content, in some rare cases there may be minor issues with legibility. Jamais lame n'est moins seule qu'en ces instants de solitude. Nulle parole n'est plus éloquente que ce profond recueillement. Notre pensée s'élève d'elle-même vers ces lointaines lumières; elle se sent en communi...
E-bog 123,90 DKK
Forfattere Flammarion, Camille (forfatter)
Udgivet 27 november 2019
Genrer Astronomy, space and time
Sprog French
Format pdf
Beskyttelse LCP
ISBN 9780259697589
Whilst the greatest effort has been made to ensure the quality of this text, due to the historical nature of this content, in some rare cases there may be minor issues with legibility. Jamais lame n'est moins seule qu'en ces instants de solitude. Nulle parole n'est plus éloquente que ce profond recueillement. Notre pensée s'élève d'elle-même vers ces lointaines lumières; elle se sent en communication latente avec ces mondes inaccessibles. Mars aux rayons ardents, Vénus à la lumière argentée, Jupiter majestueux, Saturne plus calme, nous apparaissent, non plus comme des points brillants attachés à la voûte céleste, mais comme des globes énormes, roulant avec nous dans l'abîme éternel, et nous savons que l'éclat dont ils resplendissent n'est que le reflet de la lumière solaire qui les inonde; nous savons que la Terre brille de loin comme ces autres planètes, et que, par exemple, elle éclaire la Lune comme la Lune nous éclaire; nous savons que ces autres mondes sont matériels, lourds, obscurs par eux-mêmes; que, si le Soleil s'éteignait, nous nu les verrions plus; que toute l'illumination solaire que chaque planète reçoit est condensée en un point, à cause de l'éloignement qui nous en sépare; nous savons qu'ils gravitent comme nous autour du foyer radieux, à des distances diverses; qu'ils tournent sur eux-mêmes, ont des jours et des nuits, des saisons, des calendriers spéciaux; et nous savons aussi que la Terre est un astre du Ciel. Mais cette contemplation ne tarde pas à laisser en nous un certain sentiment de vague mélancolie, parce que nous nous croyons étrangers à ces mondes où règne une solitude apparente et qui ne peuvent faire naître l'impression immédiate par laquelle la vie nous rattache à la Terre. Ils planent là-haut comme des séjours inaccessibles, et parcourent loin de nous le cycle de leurs destinées inconnues; ils attirent nos pensées comme un abîme, mais ils gardent le mot de leur énigme indéchiffrable. Contemplateurs obscurs d'un univers si grand et si mystérieux, nous sentons en nous le besoin de peupler ces îles célestes, et, sur ces plages désespérément désertes et silencieus